Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



vendredi 12 juillet 2013

Pendant que j'y pense #21


                                 
1 Folle dégustation de vieux à très vieux millésimes de rivesaltes et banyuls. Des vins proposés par le site de ventes de vins aux enchères iDealWine, plus sérieux y’a pas. C’est un de ses clients qui achète régulièrement de vieux foudres ou des barriques issus de producteurs qui ne vinifient plus ce genre de vins ou qui ont disparu. Ce monsieur essaie toujours d’acquérir tous les fûts des millésimes antérieurs à 1970. Il nous raconte les vignes complantées de cépages rouges et blancs, récoltés et vinifiés ensemble, mutés en une seule fois, dans une rusticité vigneronne oubliée.
C’est assez prodigieux. Chaque fois qu’une bouteille est consommée, l’idée qu’il n’y en aura plus d’autre dans aucun millésime donne le vertige. Moi, j’ai sombré au fond d’un 1959, un rivesaltes du Prieuré du Monastir del Camp. Les arômes merveilleux, le rancio (noble, comme dirait Bettane), c’est la plus belle bouteille. Elle dame le pion des 1945 et 47 sans l’ombre d’une hésitation. Un instant de grâce nous a saisi, tous, garçons et filles, spécialistes et amateur. On était bien dans la volupté de ces grands vins historiques qui ne coûtent rien et dont personne ne veut. Ce qui nous permet de les avoir.





2 Miss Glou Glou sort un nouveau livre finement intitulé Mon premier guide du vin et sous-titré pour « débutant et amateur de vins ». Bon, là, je pense qu’on est dans le tonneau, il s’agit de vin, c’est clair. Le titre est provisoire, mais je ne peux pas m’empêcher de griller tout le monde, y compris dans l’approximation, vous le savez, chers lecteurs.
Assez ri.
Comme tout ce qu’elle fait, on peut s’attendre à de l’esprit, du jeu, de l’intelligence et du pratique. Le tout dans un langage clair et délié, des jeux de mots tenus, des accords de participes rigoureux, une rédaction très facile à traduire, cela étant dit à l’attention de nos amis émergents.
Le délicieux petit opus sort le 4 septembre. Ce qui vous laisse largement le temps de faire les 19,90 euros d’économies nécessaires à l’acquisition de ces 240 pages en pur papier bourré d’illustrations que l’on espère amusantes (« l’on » est une private joke).



Elle est sublime (la bouteille du premier plan)

3 Et puisqu’on parle de la Glou Glou, nous avons déjeuné ensemble à l’invitation de Miss Chou Chou (oui, la vie peut être assez glam’). Le restaurant s’appelle le Pinxo, c’est l’adresse bis d’un grand amateur de vin, Alain Dutournier (Carré des Feuillants). La formule consiste à choisir entre des portions petites et des portions grandes. Comme on déjeunait à trois, c’était supposé permettre à chacune de picorer dans mon assiette. Elles l’ont fait, mais quand même c’était un peu beaucoup à manger. Et tous ces doigts dans mon assiette, passons.
En revanche, je confirme que 75 cl à trois, c’est peu quand c’est bon. Même à déjeuner. Là, c’était haut-carles 02, le wonder-wine de la Rive droite et on s’est régalé. Le reste de la carte est à l’avenant. Mention spéciale à la collection complète et très émouvante des œuvres de François Mitjavile (tertre-rotebœuf, roc-de-cambes, domaine-de-cambes) dans différents millésimes. C’est à des détails comme ça qu’on identifie la bonne maison. Et comme c’est un restaurant d’hôtel chic, c’est pratique en cas d’excès d’émotion.




4 La chaleur avait monté tout l’après-midi sur le vignoble, nous avions résisté et pan, un orage de fin du monde. Nous étions à Cornas chez les frères Courbis. Au début de l’orage, nous roulions sous une pluie d’enfer. Les vignerons étaient attentifs, mais calmes, « Ça va, c’est pas trop fort », un silence recueilli et racatac, la grêle en kalach’. Un coup de grêle, quand vous parlez avec un vigneron, ça vous plombe une ambiance en moins de deux. Qu’il soit assuré n’y change rien. Un bon vigneron veut du vin, pas une visite d’expert. On l'a su plus tard, leurs crozes-hermitage ont morflé.
Plus tôt, nous avions parcouru les parcelles splendides des Royes (Saint-Joseph), un cirque naturel très pentu, un rang de vigne par mini-terrasse comme dans le Douro. Les deux parcelles de Cornas, aussi, au milieu de la forêt des monts d’Ardèche. Les Eygats, qui fait un vin d’une tendre et élégante suavité et la Sabarotte, qui apparaît plus austère dans son jeune âge, mais tellement plus profond. Des vins qui récoltent régulièrement des notes superbes (99 chez Parker pour les Eygats 2010, 36 euros). Plus d’infos, plus tard sur ce blog.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire