Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



vendredi 12 août 2011

Le porno, les voyous, le vin


On le sait, en France, le vin est plus maltraité que l’industrie pornographique ou les repris de justice. Qu’un ancien trafiquant de drogue, repenti dit-il, s’avise de publier ses édifiantes mémoires et voici la cohorte médiatique qui fait toute la place nécessaire à la promotion de son ouvrage avec une complaisance sans mesure ou bémol. Et sans qu’à aucun moment les autorités (morales, administratives, judiciaires, etc.) ne s’en émeuvent. Notre cher ami Jean-Michel Peyronnet, entouré de quelques irréductibles, veut créer une chaîne thématique sur le vin, le vignoble, les vignerons. Comme il en existe pour la mode, la musique, le porno, le foot, la bagnole, etc. Pour le vin, dans ce pays de sauvages, c’est une autre chanson. Peyronnet et sa bande de malfaiteurs subissent de la part du CSA toutes sortes de vexations qui les poussent aujourd’hui à s’en remettre au Conseil d’État. Voici le communiqué qu’il nous a adressé :

« Edonys, la chaîne internationale de la vigne et du vin, représentée par
Media Place Partners, a présenté trois recours devant le Conseil d’État contre
les décisions rendues en sa défaveur par le Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel.
Edonys a en effet subi de la part des « sages » de la Haute Autorité un
traitement honteusement discriminatoire. De surcroît, le CSA a commis de
lourdes irrégularités, et notamment le traitement partisan des différentes
demandes de convention qui lui ont été présentées.
Le Conseil d’État devra également se prononcer sur les connivences avérées
du membre du CSA qui a instruit notre dossier et qui s’est exprimé
publiquement contre notre projet, en toute illégalité*. Edonys se réserve
d’ailleurs le droit d’engager une nouvelle procédure à l’encontre de ce
membre à la déontologie sélective ».

Comment est-ce possible d’en arriver là ? Quel secrète perversion emmène tout un pays à piétiner ses acquis exclusifs quand il devrait s’en féliciter, les défendre, les choyer ?
Lundi dernier, dans Le Figaro, je lisais le dernier papier d’une longue série par l’excellent François Hauter qui re-tweetait Pierre de Ronsard. À mon tour de re-tweeter. Ronsard, en 1562, déclamait ces vers :
« Que diront tant de Ducs et tant d’hommes guerriers,
Qui sont morts d’une plaie au combat les premiers,
Et pour France ont souffert tant de labeurs extrêmes,
La voyant aujourd’hui détruire par soi-même ?
Ils se repentiront d’avoir tant travaillé,
Assailli, défendu, guerroyé, bataillé,
Pour un peuple mutin divisé de courage,
Qui perd en se jouant un si bel héritage. »
Bien sûr, Ronsard ne parlait pas du triste sort qui est fait au vin et à son monde. Mais il avait bien compris cette insouciance française qui nous fait nous asseoir sur nos meilleures productions à la grande surprise des concurrents étrangers qui n’en croient pas leurs yeux et nous remercient de l’aubaine.
Qu’on foute la paix à Peyronnet et à son Edonys TV. Qu’on le laisse mener à bien sa louable entreprise d’éducation du public et de promotion du vin et de sa culture. Qu’on lui permette de réconcilier les Français, les téléspectateurs déjà, avec leur géographie, leur histoire, leurs usages, leurs bonheurs. Et que les tenants de ces autorisations, les membres du CSA, se tiennent bien, pour commencer. On respirera plus profondément.

La photo : c'est Françoise Laborde, membre anti-vin du CSA, photo découverte sur le blog d'Edonys TV

14 commentaires:

  1. Cette dame a littéralement assassiné Desseauve et autres lors d'une émission à ce sujet alors qu'elle a quelques arpents de vignes si mes infos sont justes.
    Elle a donc un sérieux agenda contre Edonys, c'est sûr !
    Son argumentaire était hallucinant de fausses certitudes et affirmations n'acceptant aucune discussion.
    Bon, restons calme : pas de gros mots.

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  2. Ah, je l'ignorais. Ce qui justifie d'autant ce billet. Si tu googlises cette dame, elle a un gros contentieux avec le président du CSA parce qu'elle se fait photographier à la Fête de la Fleur alors qu'elle est en arrêt maladie. Rigolo, non ? Ces donneurs de leçons sont les premiers à se tenir mal. Et j'aime beaucoup la photo que notre ami Peyronnet a choisie entre mille pour illustrer un billet sur son blog. Ah ! Comme on est loin de la civilisation du vin !

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  3. Triste affaire.

    Sinon, les "connivences avérées", outre les honoraires qui marquent la formule, elles sont motivées comment ?

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  4. Là, c'est pas à moi de répondre. Jean-Michel, si tu nous regardes…

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  5. Délicat de parler avant que le conseil d'Etat rende son arrêt mais cela a déjà été dit : quand on a vu arriver une chaîne concurrente, ô surprise,dans l'organigramme, figurait Mme Michèle Cotta, ancienne présidente de la Haute Autorité et accessoirement témoin de mariage de Mme Laborde quelques mois avant... J'ajoute que le CSA et la chaîne concurrente font semblant de se focaliser sur les dégustations pour justifier l'interdiction de notre chaîne, alors que le CSA nous a signifié qu'il était interdit à la télé de voir une personne déguster ou boire un verre de vin, d'associer vin et plaisir, de qualifier le vin positivement, de citer des marques, de montrer des bouteilles... Bref, de faire une chaîne entièrement consacrée au vin. Sur ce je vous embrasse,merci de votre soutien,
    Jean-Michel Peyronnet

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  6. "de qualifier le vin positivement"… On est où là ? C'est parfaitement délirant cette loi Evin, c'est l'anti-France !

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  7. La loi Evin n'interdit pas tout ça, c'est la façon dont cette loi est interprétée par les ayatollahs qui pose problème. Sans parler de l'autocensure (ou de l'absence de couilles, ou des deux) des patrons de chaînes qui sont convaincus qu'on ne peut pas parler de vin à la télé, ce qui est faux.

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  8. C'est le grand principe de précaution des juristes de grosses boîtes, tout ce qui pose problème est proscrit, ajourné, mis de côté.

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  9. Nous, les éditeurs nous contraignent à metytre la mention sanitaire sur les pages de rédaction, lors même qu'elles sont faites par des journalistes. Une fois, j'avais complètement oublié et ils s'en sont rendu compte à parution. Grosse crise et… rien. Il ne s'est rien passé du tout.

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  10. Et pourtant...
    http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/francoise-laborde-vue-a-la-tele-malade-au-csa-11-07-2011-1351530_52.php

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  11. @Oliv : merci pour ce lien précieux. On voit très bien à qui on a affaire. Hélas.

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  12. Petite précision pour compléter mon commentaire précédent : notre interprétation de la Loi Evin importe peu vis-à-vis de notre démarche au conseil d’Etat. Le CSA devra s’expliquer, d'ailleurs nous avions prévenu : voir notre communiqué de presse n° 2 sur www.edonys.tv ou
    http://www.edonys.tv/_media/edonys_-_communique_2.pdf

    Soit on a légalement le droit de faire une chaîne sur le vin, auquel cas le CSA n’avait aucun droit de censurer Edonys. Soit c’est interdit et c’est donc la décision de conventionner le projet concurrent qui pose problème.
    A moins qu’il ne démontre le contraire, le CSA ne peut pas interpréter la loi de deux façons différentes !

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  13. Je te souhaite que justice soit rendue.

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