Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



samedi 9 avril 2011

Clémentine est amoureuse de Carole


Clémentine, mon invitée que j’ai, est tombée amoureuse de Carole Bouquet. Je la comprends, vous aussi. Tout le monde est d’accord. On ne sait pas très bien si c’est le passito de Carole qui lui fait de l’effet ou l’extrême allure de cette dame. J’opterais pour un subtil assemblage des deux, comme pour moi. Carole Bouquet est drôle, détendue et sympa, à des lieues de l’image de beauté glaciale qu’elle trimballe. Ce qui peut scotcher une jeune fille de 24 ans qui commence avec peine à comprendre deux, trois trucs sur la vraie vie des vrais gens. Écoutons Clémentine :

« L’autre jour, j’ai fait un truc dingue. J’ai pris le RER A. LA ligne où les incidents voyageurs sont aussi fréquents que les appels affolés de mon banquier pour d'obscures histoires de découvert. Faut dire, je les comprends, tu t’enfonces six pieds sous terre et t’as même pas ton propre cercueil. Moi, j’ai su rester zen parce que j’ai un self-control digne de Batman face au Joker. Et puis, j’avais qu’un arrêt, donc j’ai pu stopper ma respiration sans trop risquer ma vie.
Me suis ruée hors du train à La Défense, je commençais à virer violet. Leçon n°1: ne pas se fier au nombre d’arrêts mais au nombre de kilomètres qui les sépare. Lavinia, l’espace dédié au vin le plus hype de Paris, a décidé de planter un second Lavinia au CNIT. Beaucoup moins glamour que le boulevard de La Madeleine, mais bon, ils ont oublié de me demander mon avis.
Heureusement, ils m ont invité à l’inauguration, ça a un peu rattrapé le truc, surtout qu’on m’avait promis des VIP. Suis pas du genre à lire Gala ou Closer et je m’en tamponne sec quand Miss Hilton fête ses 30 ans au champagne (même pas millésimé) sur la lune.
Mais je m’attendris comme ma mère devant ses iris en fleurs pour des people français aussi basiques qu’une petite robe noire. Gérard Depardieu m’a fait valser. Yves Montand m’a appris à faire de la bicyclette. Alain Delon ressemblait à mon papa.
Ce soir, on avait fanfaronné la Carole Bouquet. Sa seule venue (et la joyeuse perspective d’un verre plein) a suffi à me faire passer le périph’.
J’ai pas été déçue.
T’as déjà vu le loup libidineux de Tex Avery quand la vamp ultra-sexy ramène ses gambettes ? La langue qui se déroule comme un tapis. Heureusement, ma langue a des proportions raisonnables, sinon la sécurité m’aurait sûrement raccompagné vers la sortie.
Carole, elle est pas vamp. Elle est bien au dessus, mais ça fait le même effet. Elle a LE style de la Parisienne, celui dont tous les magazines féminins te rebattent les oreilles, mais tu sais pas trop ce que c’est. Quand tu vois Carole, tout s’éclaire comme le jour où t’as compris que HS ne s’écrivait pas « achèsse » et voulait dire Hors Service. Elle est gracieuse comme une ballerine alors qu’elle a sûrement jamais été obligée, enfant, de porter des collants chair et un justaucorps rose pâle qui gratte. Elle a le pas aussi léger qu’un pull en cachemire sans que ça lui coûte un SMIC. Elle irradie sans qu’on boucle le secteur. Et moi, je suis bouche bée. Même Pete Doherty m’a jamais mise dans cet état.
Saisie. Transie. Elle est déjà partie.
Heureusement, on est VIP toutes les deux et quand t’es VIP, t’as accès au Carré VIP, un espace plus ou moins enchanteresque selon le degré de branchitude de l’organisateur. Chez Lavinia, c’est succinct. Dieu soit loué, ils ont eu le bon goût de déboucher pas mal de bouteilles pour meubler. Au milieu du Carré, Carole. À côté, des caisses de son passito Sangue d'Oro. Sur l’étiquette, son nom.
Carole fait du vin. Elle pose devant une pyramide de bouteilles, les flashes crépitent, c’est divin. Je pleure presque devant tant de beautitude et de classe. Pour me remettre, je remplis mon verre de passito.
Une robe sicilienne d'un jaune d'or chaud, chaud bouillant. Des arômes de fruits confits, de pêche, d’abricot, une note finale de réglisse, c'est suave, j'en ai des palpitations. Dense, il te remplit la bouche comme un tsunami.
J’avais ricané devant le vin de Christophe Lambert, j'avais déjà plus de respect pour celui de Depardieu (avec son pif, il doit s'y connaître). Celui de Carole, je l’adoube dans ma cathédrale des liquoreux.
C’est pas du château-d’yquem, mais c’est réconfortant, gourmand. Il se suffit à lui-même. À siroter un soir d'été, sur la terrasse, de préférence sans 80 personnes autour de toi et debout sur le trottoir, mais au fond d'un de ces rocking-chairs avec des coussins moelleux comme une brioche.
Depuis l’inauguration, Carole et moi on est inséparables. Je dînais chez Jaja hier, devine qui a débarqué en fin de soirée… Ma meilleure amie qui, adolescente, avait placardé Carole sur la porte de sa chambre (j’ai longtemps cru qu’elle était lesbienne à cause de ça, le culte qu’elle voue à Carole est pas méga-sain), trouve ça injuste. Moi, je suis ravie. Apercevoir Carole, c’est comme se faire un shoot de Sangue d’Oro et se retrouver direct en Sicile. De quoi tenir la distance jusqu’aux prochaines vacances. »
Clémentine de Lacombe

La photo : c’est qui cette belle brune qui fait rougir Yannick Branchereau, le patron de Lavinia ? En tous cas, c’est pas Miss Vicky Wine… Photo Clémentine de Lacombe

4 commentaires:

  1. Vous n'êtes pas partie un(e) bouquet à la main ?

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  2. Désolé, je n'aime toujours pas trop le style de votre invitée. Mais je m'accroche.

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  3. Merci Nicolas, d'inviter votre invitée, son style me réjouit, son propos aussi. Les goûts et les couleurs, y en a plein, c'est comme dans le vin Hervé, et c'est ça qu'est bien, hein.
    Jeanne Virage

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