Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



dimanche 2 janvier 2011

Bu ces jours de douceur atlantique


Château-bellerive, quarts-de-chaume 05. Un liquoreux de Loire, un moelleux, sans excès de liqueur, l’acidité qui va bien pour accompagner du saumon fumé, très bon choix (voir plus bas, on a fait mieux), dit-il en se disant que ce vin aurait gagné à vieillir quelques années de plus, il présentait comme un léger voile aromatique, comme une retenue en écran des plaisirs. Un joli moment quand même, hélas suivi d’une théorie de médiocres médocs récents sans grâce ni talent qui vous laisse l’estomac tordu, désolé et prêt à des extrémités (jurer que je ne boirai plus jamais de vin médiocre, par exemple).
Château-du-bousquet, côtes-de-bourg 08. Ce très modeste bordeaux, propriété du groupe Castel, nous avait lassé ces années-ci, nous l’avions abandonné et voilà qu’une bouteille bue au hasard nous réconcilie. Sans désagrément à l’ouverture, il s’est révélé quelques heures plus tard, dans les fruits noirs et l’amabilité. Du coup, autour de cinq euros, il prend des points au concours perpétuel du meilleur rapport qualité-prix.
Clos-rené, pomerol 99. Celui-là, c’est pas la vedette de Pomerol, mais j’ai toujours eu une petite faiblesse pour sa rusticité, on peut pas boire la-conseillante tous les jours. Pourtant, dans ma cave depuis 2001, et après des années sans grâce, voilà qu’il s’épanouit gentiment et devient un bon compagnon de table. Welcome, dear.
Clos-habert, montlouis 08, François Chidaine. Ce blanc est qualifié de « sec-tendre » par ce caviste d’Auray (Morbihan) qui s’appelle, je crois, Les crus des vignerons ou quelque chose comme ça. Au passage, un mot sur cet excellent pro qui a une vaste gamme de jolies choses à tous les étages de l’argent. Alors que je m’apprêtais à acheter trois bouteilles de château-des-tours 03, le vacqueyras remarquable d’Emmanuel Reynaud (Rayas), il m’a redirigé aussitôt vers le même dans un autre millésime (01), plus ancien et moins cher, me disant que je ne serai pas heureux avec le 03, il est cuit, alors que le 01 est au mieux. Super, merci. Ce genre de caviste est assez rare pour être signalé. Ami du sud du Morbihan, tu sais où aller, si tu ne le savais pas déjà. Bon, ce montlouis. L’histoire a commencé sur le blog de Miss Glou-glou (http://missglouglou.blog.lemonde.fr/) avec une empoignade sur le délicat sujet de l’accord saumon – vin. Chacun y allant de son alsace, le plus souvent. Moi, j’ai plutôt voté pour un vouvray demi-sec et comme il n’y en avait pas chez ce caviste, nous nous sommes dirigés, lui et moi, vers un montlouis pour accompagner du saumon fumé. Un grand succès, mieux, un triomphe. Même le saumon fumé battait des mains. Ce vin d’une extrême finesse et d’un équilibre acidité – sucre rare, c’est vraiment une découverte pour tout le monde et un meilleur accord que le quarts-de-chaume cité plus haut. C’est l’avantage des terroirs très bien travaillés et des vinifications magiques, ce que fait Chidaine. En plus, ce vin pointu, subtil et précis fit l’unanimité sur le chapon qui suivait. Et le vacqueyras, on l’a goûté pour voir sur un saint-nectaire, il était à sa place, en fin de vie, manquant d’un peu de fraîcheur, mais son costume de joli rhône était bien coupé, encore du fruit sous l’oxydation.
Champagne Jacquesson n° 734. Un brut très peu dosé (3,5 g/l), assemblage à majorité de chardonnay, nous l’avons tous adoré dans ces arômes d’agrumes et sa très grande finesse. Il a conclu le dîner à la perfection. Le champagne après le dîner, à la place d’un cognac (ou après si le cognac est irrésistible), on ne le fait presque jamais, on a tort. L’effervescence, la fraîcheur, la température de service, tout est là pour se refaire une bouche avenante, c’est idiot de ne pas.
Le lendemain, il y eut une bouteille de champagne pour accompagner des huîtres, ce nouveau produit rare. Philipponnat cuvée 1522, millésimé 02. Aussi peu dosé que le précédent, à 4 g/l, c’est un brut puissant, tonique et équilibré où le pinot noir domine. Il ne s’en est pas laissé compter par les huîtres, furieusement fraîches. La suivante est un Billecart-Salmon extra-brut. Un vin éclatant et pur, j’adore y ajouter trois gouttes de campari, le non-dosé est parfait dans l’amer, l’apéritif bitter des jours chauds, on s’y croirait, nous n’y étions pas. Ce champagne-là joue le podium dans la cour des grands sans sucre ajouté.

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